Depuis la période de grande démission, une pénurie de talents se fait ressentir. Avez-vous déjà envisagé de recruter un ancien salarié ?


Cette pratique a le vent en poupe en ce moment en France, ces ex-recrues sont appelées « salariés boomerang »


Est-ce une bonne solution ? Comment bien réintégrer ces nouveaux anciens salariés ? On vous propose un décryptage.

Pourquoi réembaucher un ancien salarié ?

C’est l’optique envisagée par les entreprises lors des pénuries de talents : réembaucher les salariés partis récemment ou non. Toutefois il faut faire attention à ne pas embaucher à nouveau un ancien salarié uniquement pour occuper un poste vacant. Réembaucher un ancien salarié est difficile à entendre et à intégrer dans les codes RH en France, cela ne semble pas naturel, on entend généralement : « une fois qu’un salarié part de l’entreprise il ne peut pas revenir. »

Il faut étudier les avantages et inconvénients à réembaucher un ancien salarié et ne pas s’arrêter au seul feeling.


Avantages :

  • Gain de temps à ne pas former à nouveau le salarié sauf en cas de changement d’outils
  • Le salarié connaît déjà la culture de l’entreprise et les éventuellement les équipes
  • Le candidat a acquis de l’expérience entre-temps.

Inconvénients :

  • L’ancien salarié voudra peut-être renégocier son salaire et/ou ses avantages
  • Crainte pour l’entreprise que le salarié parte de nouveau
  • Un accompagnement spécifique à prendre en compte

L’intérêt pour chacun de maintenir un lien

De nos jours les réseaux sociaux, LinkedIn en tête, permettent de garder le lien avec un ancien salarié ou son ancien employeur. Il est même possible de créer des pages ou réseaux d’anciens membres d’équipe pour faire perdurer ce lien.

On pense aussi aux « apéros » entre anciens collègues, avec ceux qui sont toujours dans l’entreprise et ceux qui sont partis. La cooptation est alors assez facile. L’ancien salarié peut exprimer son ressenti sur sa situation professionnelle et c’est alors l’occasion de parler des nouveaux projets de son ancienne entreprise.


Retrouvez notre article sur la cooptation : recrutement : 6 conseils pour optimiser votre strategie de sourcing

Une nostalgie des salariés due à la pandémie ?

Depuis la pandémie du COVID-19, certains salariés regrettent d’avoir changé de trajectoire en démissionnant trop rapidement de leur poste.


Selon l’enquête UGK réalisée en avril 2022, parmi les salariés qui ont démissionné durant la crise du COVID-19, 63% des Français se sentaient mieux au sein de leur ancien emploi.


Cette enquête nous apporte des éléments de réponse sur les principaux regrets de salariés ayant quitté leur entreprise. Le premier regret après un départ concerne les collègues de travail pour 38% des interrogés, suivi ensuite par le confort lié à la connaissance du poste, le service aux clients, la rémunération et en dernière position l’équilibre vie professionnelle et vie privée.


Concernant les motifs de départ, le 1er motif cité concerne la rémunération : 49% des collaborateurs partent pour un meilleur salaire. On observe notamment d’autres motifs comme l’absence de reconnaissance ou de sentiment d’appartenance ou encore un mauvais équilibre entre vie professionnelle et vie privée qui entraînent parfois les salariés au burn-out.


Ce sont 2 collaborateurs boomerang sur 3 qui ont eu suffisamment confiance en leur manager pour leur faire part de leur volonté de démissionner dès qu’ils y ont pensé.

Les salariés boomerang, la tendance de demain 

Les ex-recrues représentent le futur du travail. De plus en plus seront amenés à naviguer d’une structure à une autre et à être libre de partir et revenir. Les modes de travail évoluent, ce procédé se rapproche du phénomène actuel d’échange de CV entre entreprises.


Quitter une entreprise de nos jours est plus courant qu’au temps des générations de nos parents, grands-parents. Attention, cela ne veut pas dire pour autant que nous trahissons celle-ci. Chacun devrait être libre désormais d’expérimenter de nouveaux projets, de se développer professionnellement et de vouloir acquérir de nouvelles compétences.


Cette tendance commence à rentrer peu à peu dans les cultures d’entreprise.

Découvrez le retour d’expérience d’un salarié Boomerang

Julien est ce qu’on appelle un « salarié boomerang », il occupait durant presque 6 ans le poste de technicien de maintenance brûleur en itinérance pour des postes d’enrobés dans l’entreprise Argumat. Son travail consistait à y régler et à entretenir des brûleurs, il installait également des équipements de production neufs.


Aujourd’hui, Julien occupe un nouveau poste, celui d’adjoint chef de poste d’enrobés depuis 3 mois, mais l’exerce dans une autre entreprise.


Julien raconte quelles ont été ses motivations à changer d’emploi et d’entreprise.


« La première motivation qui m’a poussé à changer, était surtout de retrouver une certaine stabilité personnelle et du temps libre pour mes proches et moi-même. La seconde, a été de découvrir un autre métier qui pouvait me plaire sur le papier. Et enfin la troisième, le salaire, même si cela n’est que subjectif. »


As-tu eu peur de te lancer dans cette nouvelle aventure ?


« Oui, j’ai eu peur d’aller vers l’inconnu, de sortir de ma zone de confort, mais motivé par ma curiosité et les personnes de mon entourage, j’ai finalement tenté ma chance. »


Pourquoi as-tu décidé de revenir auprès de ton ancienne entreprise ?


« Aujourd’hui, dans l’entreprise où je suis, je ne m’y sens pas à ma place. Par rapport à mon ancienne activité, je trouve le temps long, et n’utilise pas toutes mes compétences acquises au cours de ces dernières années. Je suis une personne qui aime bouger, et qui plus ai, repousser mes limites. Or actuellement, je ne peux le faire car je n’en ai pas la possibilité ou même l’envie, faire sa place au sein même d’une équipe présente depuis 20 ans n’est pas simple. »


Avais-tu gardé contact avec ton ancienne structure ?


« Après ma démission, je suis resté en contact et en bons termes avec mon ancien employeur.

Je communiquais par téléphone, j’allais manger au restaurant avec mes anciens collègues, ou je maintenais simplement le lien en allant leur dire bonjour dans les locaux de l’entreprise.


À la suite d’une discussion avec mes anciens chefs, le PDG, m’a recontacté par téléphone pour me proposer de me réembaucher en janvier 2023. Il a besoin de personnel qualifié et de confiance. Il m’a proposé un nouveau contrat avec certaines conditions imposées par moi-même qu’il a accepté. »


Regrettes-tu ta décision ?


« Je ne regrette pas ma décision, loin de là, malgré certaines mises en garde, j’ai testé par moi-même et j’ai découvert une autre méthode de travail et appris de nouvelles choses qui me seront utiles à l’avenir. »


Pour plus de lecture :

https://myrhline.com/type-article/salarie-boomerang/

https://www.welcometothejungle.com/fr/articles/salaries-boomerang-entreprise

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